DADVSI, DRM et HDCP : mais où va-t-on ?
Voilà de quoi se perdre dans les abréviations et pourtant on ne parle ici que d'une seule chose : les droits numériques, dont voici un petit point sur la question.
DADVSI
Droits d'Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l'Information, est un projet de loi visant à traduire la directive européenne EUCD dans le droit français. L'état d'urgence a été décrété et le projet aurait pu être discrètement ratifié à la veille des fêtes de fin d'année si nos députés n'avait pas planché sur le sujet comme ils l'ont fait. Mieux, ils ont voté un amendement proposant une licence globale optionnelle, visant légaliser les échanges pair-à-pair (P2P) et à en tirer profit pour rémunérer les artistes. Notre cher Ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabre, n'est pas de cet avis et entend bien faire valoir son opinion. Le projet devrait donc être entièrement rediscuté début février, puisque l'urgence court toujours. Pour ou contre la licence globale ? Messieurs Donnedieu et Sarkozy sont contre, nos artistes vedettes aussi, par contre 13 461 artistes ont signé une pétition en faveur de cette licence, défendue aussi par des associations. Choisissez votre camp !
DRM
Digital Rights Management, est associé protections contre la copie d'oeuvres numériques. Un DRM est un système qui contrôle la légalité de votre mode de consommation d'une oeuvre. Malheureusement, le DRM, c'est aussi la fin de la pérennité de notre patrimoine culturel. Pourquoi ? Parce que qui dit système de protection, dit compatibilité entre ce système implanté dans un support et nos lecteurs. Dès que cette compatibilité n'est pas possible, l'oeuvre numérique est inutilisable. Or une oeuvre numérique est destinée à voyager de support en support pour survivre, ce qui est impossible avec un système anticopie.
HDCP
High-Bandwidth Digital Content Protection passe encore inaperçu aux yeux de tous et pourtant il est loin d'être sans conséquence. A l'instar des DRM, destinés principalement aux oeuvres musicales, le HDCP se veut être le protecteur du film haute définition de demain. Le léger hic, c'est que la protection est matérielle : pour lire votre film HD sur votre ordinateur, il vous faudra une carte graphique compatible, mais aussi un écran compatible (dits HD Ready). Ce qui veut dire que le film de demain ne sera visible en haute définition sur aucun ordinateur d'aujourd'hui. Sympa, non ?
La révolution numérique divise le monde en deux. D'un côté, une poignée d'industriels, d'artistes connus (et ultra rémunérés) et de ministres tentent de vérouiller et de pénaliser ce qu'ils considèrent comme acquis. De l'autre, des millions de consommateurs, des milliers d'artistes et une majorité de députés qui voient le monde changer et qui en ont assez de donner toujours aux mêmes.
Sources
- DADVSI : Nicolas Sarkozy contre la licence globale, sur Ratiatum
- DADVSI, que penser de la licence globale optionnelle ?, sur Standblog
- DADVSI : pourquoi l'interopérabilité et l'absence de DRM sont essentielles pour la pérennité de la culture, sur Standblog
- [DADVSI] Loi, numérisation et histoire, sur Audioblog.fr
- Qui a peur d'Internet ? Pas les artistes, sur Le Monde
- HDCP : le cauchemar des cartes graphiques et des écrans, sur Hardware.fr
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