SED : le nouveau sitcom
Telle une série américaine à la mode, l'actualité des peut-être futurs écrans SED ne cesse de nous surprendre.
Previously on SED...
Pour rappel, un litige opposait la société Nano-Proprietary, propriétaire de la technologie et Canon, exploitant de la technologie. Canon avait acheté une licence d'exploitation mais avait ensuite créé une société commune avec Toshiba pour développer les écrans SED, ce qui n'a pas été vu d'un très bon oeil chez Nano-Proprietary. De longs mois se sont écoulés depuis la plainte de Nano-Proprietary pour partage illicite de brevet. Puis Toshiba avait finalement décidé de céder ses parts de la joint-venture à Canon, celui-ci se retrouvant seul sur le projet. Alors la revue spécialisée Display Monitor nous apprend que Canon devrait annoncer la fin du SED. Mais Canon réagit rapidement et non seulement démenti l'information mais en plus confirme ses délais de livraison (fin 2007 au Japon et aux USA, début 2008 pour les autres).
La justice tranche
Et oui Canon a eu beau se séparer de Toshiba, la justice dit : trop tard ! Canon n'a pas respecté le contrat de licence qu'il avait signé avec Nano-Proprietary, et surtout a mis plus d'un an et demi à réagir, donc Nano-Proprietary a le droit de rompre ce contrat. Voilà comment Canon perd sa licence d'exploitation de la technologie SED. Coup dur pour Canon, qui aimerait tant pénétrer ce juteux marché des téléviseurs à écran plat.
Retour à la case départ
A l'heure actuelle, la technologie SED est donc toujours la propriété de Nano-Proprietary, qui se dit prête à reprendre les négociations une fois que le litige en cours sera terminé, c'est-à-dire une fois que les dommages et intérêts auront été versés. Seulement rien n'indique que Canon obtiendra cet accord de licence et la firme japonaise pourrait même bien se faire couper l'herbe sous le pied par le géant coréen Samsung. Ce n'est qu'une rumeur mais Samsung est déjà très actif sur le secteur des écrans plats et pourrait fort bien être tenté par le SED, soit pour en faire des écrans haut de gamme, soit pour enterrer définitivement la technologie et vendre du LCD.
La magie des brevets
Pour conclure cette affaire de gros sous, j'insisterai encore sur les aberrations liées aux brevets. Voyez donc comment pendant plus d'un an une technologie a été étudiée pour finalement retourner à la case départ. On imagine aisément que Canon ne dévoilera pas les résultats obtenus pendant ce temps si en plus de payer des dommages et intérêts, il se voit refuser un nouveau contrat de licence. Le bilan financier est terrible pour Canon, très bon pour Nano-Proprietary, très bon pour les avocats des deux parties. Le bilan technologique est lui plus que décevant, le secteur des écrans aurait pu être boosté par ce nouveau venu sur le marché, mais cela risque de prendre encore un peu de temps.
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