L'industrie du disque continue de se servir
Perquisitionnée en 2004, Anne-Sophie Lainnemé, a été condamnée à verser 2225 € de dommages et intérêts à la SPPF (Société des producteurs de phonogrammes en France) et la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques), ceci en plus d'une amende de 1200 € avec surcis. Même histoire, autre pays, la RIAA (Recording Industry Association of America) continue ses procès aux Etats-Unis, avec Shaneasia Morgan qui est poursuivie aussi pour téléchargement illégal.
Dans les deux cas, ces personnes sont les malheureuses victimes d'une loterie organisée par l'industrie du disque. Ces personnes sont accusées de contrefaçon de droit d'auteur car elles ont téléchargé de la musique sur Kazaa. Expliquant toutes deux leur bonne foi, ne sachant pas comment fonctionne techniquement Kazaa, étant encore moins des professionnelles du droit d'auteur, ces femmes sont des consommatrices de musique comme vous et moi, qui découvrent des morceaux sur Internet avant de les acheter ou d'aller aux concerts. Dans le cas d'Anne-Sophie, les gendarmes ont trouvé chez elle 1380 morceaux illégaux et 300 CD originaux (soit plus de 3000 morceaux) ... triste constat de contrefaçon je trouve.
Si préjudice il y a, et là c'est un grand débat de société sur lequel les juristes sont loin de trouver un accord, je m'indigne que les coupables soit tirés au sort dans la population. La question est simple : en quoi ces personnes ont-elles tiré profit de leur téléchargement ? Sachant qu'à chaque achat de disque dur, de baladeur MP3, de CD vierge, etc, nous payons une taxe, sachant que des entreprises comme Sharman Networks (éditeur de Kazaa) paient des amendes de plusieurs centaines millions de dollars à la RIAA et l'IFPI (International Federation of Phonographic Industry), on se demande bien à quoi servent encore ces amendes.
Une chose est claire pour moi, l'industrie du disque n'est intéressée que par l'argent qu'elle pourra gagner, peu importe la façon dont c'est fait. Et de se réjouir de la condamnation de simples consommateurs, et de continuer les lobbies sur les gouvernements pour que de nouvelles lois les protègent plus encore, et de continuer de vendre des CD à prix fort rémunérant à peine les artistes. Il est clair pour moi que l'industrie du disque n'a plus rien à voir avec la musique et se décrédibilise un peu plus tous les jours.
Vive le partage, vive la musique libre !
Sources
- Jugement d'Anne-Sophie : amende avec sursis, sur Ratiatum
- P2P : une 'petite internaute' condamnée à Rennes, sur Clubic
- Une nouvelle victime de la RIAA tente de se défendre, sur Ratiatum
- Kazaa signe avec la RIAA et l'IFPI, sur Ratiatum
Commentaires